L’industrie cosmétique est en passe de vivre une véritable révolution dans sa façon d’appréhender et de concevoir la fabrication d’un produit de beauté.
Le rapport sur la transition écologique dans la filière parfums et cosmétiques offre un état des lieux de l’impact sur l’environnement et la santé humaine des cosmétiques.
Le constat est sans appel et une feuille de route contenant 11 axes de travail a été établie. Kisaco a analysé pour vous le rapport et vous livre les principales conclusions.
L’un des principaux enjeux de la filière étant d’évaluer l’impact environnemental des produits, découvrez ici dès maintenant la méthode de mesure d’impact des parfums et cosmétiques.
Face à l’impact environnemental des parfums et produits de soins, de beauté et d’hygiène, un rapport sur la transition écologique de la filière parfums et cosmétiques a été publié en février 2022. Il s’adresse aux ministres de la transition écologique, aux industriels et aux entreprises du secteur.
Ce rapport est le fruit de la mission collaborative d’inspecteurs de l’administration du développement durable, d’ingénieurs et d’entreprises privées qui s’engagent pour réduire l’impact de la filière, telles que Kisaco.
La mission a mis en évidence une méconnaissance des impacts environnementaux des produits cosmétiques. L’industrie cosmétique représenterait de 0,5 à 1,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En l’absence d’informations précises, ce chiffre semble sous-évalué.
Les industriels cosmétiques portent principalement leurs actions sur la recherche de produits naturels ou bio.
L’écotoxicité est rarement prise en compte, car même la base de données la plus fiable qu’est EcoInvent ne concerne qu’une fraction de substances.
Dans un objectif de réduction des déchets et des coûts, les emballages font l’objet de nombreuses actions, tandis que peu d’efforts sont menés sur la formulation des produits en tant que telle.
Kisaco a été consulté afin de fournir des chiffres sur l’impact de la phase utilisation des cosmétiques à rincer en matière d’émission de gaz à effet de serre.
Pour estimer correctement l’impact d’un cosmétique sur l’intégralité de son cycle de vie, des recherches complémentaires s’imposent d’urgence.
Pour évaluer l’impact d’un produit, il faut savoir quoi analyser. La mission est formelle dans son rapport : en 2021, seules les grandes entreprises disposaient des moyens techniques et financiers nécessaires pour réaliser des analyses pertinentes du cycle de vie (ACV) de leurs produits.
Il faut reconnaître qu’à 10.000 euros en moyenne par produit, les études d’ACV étaient hors de portée des TPE / PME. Chez Kisaco, nous sommes très fiers de permettre aujourd’hui aux entrepreneuses et entrepreneurs individuels d’évaluer l’impact de leurs cosmétiques, de façon fiable, neutre et indépendante grâce à Kisaco Maker.
Sans ce type d’études chiffrées, une optimisation des différentes étapes de conception reste aléatoire.
Un effort est donc demandé aux petites et moyennes entreprises de se former à ses enjeux pour :
– Optimiser leur process
– Réduire leur impact environnemental
– À terme, réaliser des économies tout en prenant soin de la santé de leurs clients
Découvrez cette sélection de ressources spécialement conçues pour vous aider :
– Un article résumant la directive européenne Green Claims, dont l’entrée en vigueur va imposer d’étayer scientifiquement vos allégations environnementales,
Faute de temps, de moyens et de connaissances, l’industrie cosmétique peine et tarde à réduire son impact.
Toutefois, les différentes législations en vigueur ne rendent pas cette tâche plus simple en raison de leur complexité d’interprétation, leur niveau de confusion et parfois leur opposition.
Par exemple, l’analyse juridique de la mission relève que :
– Le règlement (CE) n° 1223/2009 du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques ne traite pas directement leurs impacts environnementaux
– L’application du règlement n° 1009/2006 du 18 décembre 2006 concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques (REACH) est difficile à mettre en œuvre et s’articule mal avec le règlement précédent
– Le règlement n° 1272/2008 du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges (CLP) impose d’étiqueter de manière appropriée les substances chimiques dangereuses pour la santé ou l’environnement, mais ne concerne pas les cosmétiques !
– La définition des nanomatériaux varie d’un règlement européen à l’autre, rendant difficile leur identification claire
– Etc.
Afin de faciliter la compréhension de la réglementation française et européenne en vigueur, le rapport de la mission indique que les autorités françaises doivent se concerter pour améliorer la lisibilité et la cohérence des textes, et notamment intégrer les produits cosmétiques à la réglementation sur les produits chimiques.
Les labels cosmétiques ont pour objectifs de faciliter l’étiquetage et l’information des consommateurs.
À la vue d’un label spécifique, ils comprennent immédiatement que le cosmétique :
– Contient au moins 95 % d’ingrédients d’origine naturelle avec le label EcoCert
– Est bio avec le label de la charte Cosmebio
– Est naturel selon le cahier des charges COSMOS
En tant qu’entreprise cosmétique, obtenir une certification démontre à vos clients vos engagements environnementaux, la qualité de vos produits et leur innocuité sur la santé.
Toutefois, de nombreux indices et labels voient le jour sous l’impulsion de marques ou de consortium de marques. Le nombre d’indicateurs atteint parfois une vingtaine avec la prise en compte d’une dimension sociétale qui fait défaut aux analyses de cycle de vie.
Le rapport met en garde contre ces pseudo-labels développés par les marques, citant « Skin Protect Ocean Respect » ou « Formule Plus Respectueuse du Milieu Marin ». En effet, selon lui, ces pseudolabels peuvent induire vos clients en erreur et peuvent vous faire accuser de greenwashing.
L’obtention d’un label reconnu nécessite une analyse stricte du cycle de vie d’un produit et un protocole précis à respecter.
INFO 2024 : l’entrée en vigueur de la Directive Green Claims va réguler les labels et bannir les pratiques apparentées au Greenwashing, avec de (très) lourdes sanctions à la clé.
>> Découvrez ici notre synthèse des mesures de la directive Green Claims pour comprendre son impact sur le marketing des cosmétiques
La pression du public sur les entreprises cosmétiques est forte. Les consommateurs veulent des réponses et des garanties. Ils exigent des produits leur offrant des résultats rapides tout en étant inoffensifs pour la planète et leur santé.
L’enjeu des entreprises se trouve dans plusieurs axes de travail :
– Analyse du cycle de vie des produits
– Amélioration des process
– Obtention des labels
Le respect d’un budget et d’un planning serrés ajoute une difficulté à ce défi.
Au sein des 87 pages du rapport sur la transition écologique de la filière parfums et cosmétiques, la mission a établi une liste de constats qui mènent à définir des recommandations adressées aux entreprises cosmétiques.
Ces 11 axes d’amélioration visent à orienter les industriels, les laboratoires et les entreprises dans leur transition écologique pour offrir aux consommateurs des produits transparents, dont l’impact sur la planète est réduit.
Ambitieuses, mais réalistes et indispensables, ces recommandations doivent devenir une véritable feuille de route pour la filière.
Des outils existent pour :
– Accompagner les entreprises de l’industrie cosmétique dans leur compréhension des impacts des nombreux ingrédients utilisés
– Permettre à chaque entreprise d’évaluer chaque produit
Ces outils peuvent être utilisés conjointement par tous les membres de la filière cosmétiques et parfums, et au cas par cas pour chaque entreprise selon ses besoins.
L’ADEME a inventorié une liste de 14 indicateurs permettant d’évaluer de façon relativement exhaustive l’impact du cycle de vie d’un produit : acidification, changement climatique, eutrophisation, émission de particules, utilisation de ressources fossiles, etc.
Les règles de calcul permettent d’obtenir en général l’impact environnemental d’un produit, son empreinte carbone et son empreinte eau. La combinaison de ces indicateurs renvoie ensuite une note de A à E. L’objectif final de la démarche consiste à améliorer l’affichage sur les emballages cosmétiques pour informer lisiblement et facilement le consommateur.
Kisaco a constaté à l’instar des conclusions du rapport sur la transition écologique dans la filière parfums et cosmétiques qu’aucun outil ne considérait tous les points d’impact potentiels sur la santé, l’économie et l’environnement.
Pour gagner en pertinence, les outils doivent prendre en compte l’intégralité du cycle de vie d’un produit :
– Fabrication
– Transport
– Utilisation
– Fin de vie
Ainsi, le rapport de la mission valorise et salue l’initiative de création du consortium international Eco Beauty Score né à l’automne 2021. Un prototype d’outil de notation sectoriel de l’impact environnemental des produits de beauté est attendu pour fin 2022 avec de premières expérimentations dès la fin 2023.
Toutefois, cette conclusion ne prend malheureusement pas en compte l’ensemble des paramètres qui intéressent les consommateurs et auxquels nous sommes sensibles chez Kisaco. Le ministère encourage ainsi un processus louable, mais limité qu’il convient de compléter au plus vite pour obtenir un outil commun et complet.
Kisaco est une structure indépendante d’un réseau de marques. Sans parti pris, notre outil se veut global et prend en compte l’ensemble des impacts environnementaux, économiques et sociaux qui doivent impérativement être quantifiés.
La transition écologique dans la filière cosmétique est en passe de prendre un nouveau tournant. Les entreprises comprennent que la beauté et le bien-être ne peuvent justifier de sacrifier l’environnement ou la santé humaine. Découvrez comment Kisaco s’engage jour après jour pour contribuer à la mise en place de ces changements et permettre une évolution dans la façon de concevoir les cosmétiques.